CINEMA- ROOM : UN ENFANTEMENT PLUS LONG REND L'EXTERIEUR COMMENT?

Pas encore sorti sur les écrans en France mais déjà Oscarisé au GOLDEN GLOBES grâce à son actrice BRIE LARSON. Le film ROOM (Chambre) de l'Irlandais ABRAHAMSON LENNY traite d'un sujet inspiré par un sujet, hélas courant dans tous les pays, qui relève de la nature humaine et de ses faiblesses de sauvage de la préhistoire à l'époque où les mâles étaient plus nombreux que les femelles. et où ensuite l'inceste est devenu une seconde nature, accentuée par l'industrialisme dans sa forme "animalité" (soumission à des instincts primitifs) qui est devenue une crise des moeurs pendant et après les guerres. Aujourd'hui, on a fait de ces pratiques animales une situation d'hypocrisie sociale dans laquelle on continue à considérer la femme comme un objet (une marchandise) de beauté et de rapports sexuels. Comme l'a dit un philosophe: " la sexualité se limite à la fonction de reproduction et comme  le sport à l'idéal "esthétique "de la femme qui oscille entre la conception d'"administratrice" et celle de "bibelot", de "jouet".... Aussi longtemps que la femme ne sera pas parvenue non seulement à une réelle indépendance par rapport à l'homme, mais aussi à une nouvelle façon de se concevoir elle-même et de concevoir son rôle dans les rapports sexuels, la question sexuelle restera encombrée de caractères morbides".

Cette petite introduction faite, voyons ce qu'il en est du film.

EMMA DENOGHUE qui a écrit le livre ROOM puis écrit le scénario du film s'est inspirée de ce que l'on appelle des "faits divers" dont le plus médiatisé reste l'affaire "NATASCHA KAMPUSCH" séquestrée 8 ans. Dénoghue s'est aussi inspirée de l'affaire "FRITZH" que le père a enfermé pendant 24 ans en lui faisant 7 enfants et par l'affaire JOYCE LEE  DUGARD enlevée sous les yeux de son grand-père à 9 ans et séquestrée par un couple PHILLIP et- NANCY. G pendant 18 ans dans un abri de jardin.Violée, à 14 ans elle avait donnée naissance à une fille puis à 17 ans à une deuxième.

DENOGHUE a mis l'accent sur les rapports mère -enfant pendant les 5 ans de son enfermement et après en l'allégent (dans le livre la mère avait eu un enfant mort-né avant son enlèvement; elle insistait aussi sur le fait qu'elle avait allaité le nouveau né dans sa captivité), pour aller directement à la 5ième année de l'enfermement , moment aussi où va se situer la fuite (et le retour à la réalité extérieure). Pendant les 5 années écoulées MA (BRIE LARSON) et son fils jack (JACOB TREMBLAY) ont fait une sorte d'enfantement prolongé dans un placenta qui est un abri de jardin où la seule ouverture extérieure se situe sur le toit, la porte étant fermée de l'extérieur par un code. Pendant ses 5 premières années Ma à mis tout son amour pour faire comprendre à son fils le monde extérieur (elle lui apprend aussi à lire). Dans le livre cet amour infini est raconté par l'enfant. Forcément que, quand vous grandissez dans un milieu clos avec une seule personne avec qui vous partagez tout, on devient cette autre personne et on n'imagine pas pouvoir vivre sans elle , même en liberté; surtout en liberté où on est confronté à ce qui a été jusqu'ici imaginé en rêve et qui est très loin de la réalité de ce nouvel univers.

Le film minimise l'amour oppressif subi par la mère (Viol, sexe, corvées)avec Old Nick (nom qui désignait le diable au 17è siècle) (SEAN BRID GERS) qui vous enlève toute dimensions morale à rester une mère comme une autre, mais elle aborde le risque de la vie manquée pour son fils, d'où l'attention qu'elle porte à l'éducation dans l'idée qu'il sera libre un jour. Mais l'absence de distance avec la vie dans un abrit clos où on est contraint de tout partager (les bons et les mauvais moments) font que cela ne peut pas ne pas avoir des répercussions sur le mental (dans son enfermement Jack ressemble trait pour trait à Ma). C'est ce côté là qui est minimisé dans la deuxième partie du film et qui affaiblit le scénario. Il ne suffit pas d'avoir des parents accueillants (JOHAN ALLEN et WILLIAM MACY) pour retrouver une vie normale et effacer de sa mémoire l'ogre cruel. La faiblesse de ce film a été d'en faire une réalisation pour festival avec ce besoin de rassurer en gommant ce qui pourrait être considéré comme audacieux et en produisant une sorte d'aplatissement qui empêche l'émotion de passer et comme dirait le photographe Robert Doisneau empêche"à l'image de donner envie aux gens d'exacerber leur sensibilité...Jamais il n'a existé dans cette société autant de choses pour détruire la sensibilité des êtres" .

ABRAHAMSON LENNY a fait des études de philosophie avant de réaliser des courts métrages "(Three Jonas" -1991) puis des longs métrages ("Adam et Paul" 2004) puis un second ("Garage"-2008)présenté à la quinzaine des réalisateurs, il a continué avec une série télévisée en 2012. Le tournage de ROOM a pris un mois à TORONTO (Canada).

Durée du film 1h 58.

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Comments

[sentinelle]

Je n'ai pas lu le roman mais le film ne me tente guère non plus.



Je ne sais pas de quel philosophe il s'agit, mais je suis à 100% d'accord avec ce qu'il dit :



"Aussi longtemps que la femme ne sera pas parvenue non seulement à une réelle indépendance par rapport à l'homme, mais aussi à une nouvelle façon de se concevoir elle-même et de concevoir son rôle dans les rapports sexuels, la question sexuelle restera encombrée de caractères morbides."



Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté-là...

[maggie 76]

Malgré les récompenses, ce film ne me tente pas... L'ntrigue semble trop ténue