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5 août 2012

CINEMA/TELEVISION- CITIZEN KANE: FILM SHAKESPEARIEN

imagesORSONWELLEZS 1939

Quand il ne sort rien d'intéressant sur grand écran autant se ressourcer sur le petit écran; "Arte" a la bonne idée de diffuser, ce lundi soir (6 aout), le premier film long métrage du Colossal ORSON WELLES :"CITIZEN KANE". Pendant des décennies, ce film a été considéré par des critiques comme "le meilleur film au monde" avant d'être détrôné, la semaine dernière, par "VERTIGO". Autant dire tout de suite que ces classements sont des "non sens"; comment peut-on dire qu'un film est meilleur que tous les autres alors que tous ont été fait dans des conditions différentes, à des époques différentes, par des réalisateurs différents, etc, etc? Autant dire que le "Requiem" de MOZART est  meilleur que "la MARSEILLAISE" de ROUGET DE LISLE, ou que MICHEL-ANGE est meilleur que PICASSO etc, etc. 

Orson Welles, né en 1915 en Amérique, était encensé, alors qu'il avait à peine 10 ans, en tant que "dessinateur, acteur et poète". C'est vrai qu'à 7 ans il avait déjà adapté une pièce de SHAKESPEARE; à même pas 20 ans il analysera NIETZSCHE, puis il mettra en scène "Jules César" au Théâtre. Il partira en Irlande pour étudier la peinture, deviendra vedette de Théâtre à New-York, se fera passer pour un grand auteur de roman policier en écrivant un polar par semaine en 2 jour (vendu 300$ en Espagne), pour finir par faire l'animateur radio à CBS avant de se lancer dans le cinéma avec CITIZEN KANE qui, dans le projet, devait s'appeler "Américain".

Pour ce premier film, conçu au moment où en Europe éclate la deuxième guerre mondiale, Welles sait ce qu'il veut faire : un film totalement nouveau pour l'époque qui se démarque des grand classiques du cinéma américain de façon à surprendre le public par ses audaces innovantes. Homme de la Radio qui est avec le journal papier le média qui rentre dans tous les foyers américains au quotidien, son sujet il le trouve dans ce qui défraie la chronique des "qu'en dira-t-on" avec la vie mystérieuse de WILLIAM RANDOPH HEARST qui s'est réfugié dans son château à la fin de sa vie. Hearst est ce qu'on appelle un magna de la presse qui a amassé une fortune colossale dans des affaires plus ou moins claires. Pour les uns, comme dira Welles, c'est" un idéaliste et un escroc, un très grand homme ou un individu médiocre, tout dépend de qui en parle, c'est au public de juger". De fait, son film ne se présente pas comme une biographie  mais comme une "fiction" (mais on se gardera de dire comme le veut la formule consacrée :' toute ressemblance avec...."). Cela n'empêchera pas HEARST de lancer une gigantesque campagne de presse pour faire interdire ce film (les articles sur la guerre mondiale ne feront pas autant écrire). Welles qui a le culot de sa jeunesse ne se démonte pas et menace de faire un Deuxième film qui s'appelera " la biographie de Hearst". Il finira par sortir en salle en mai 1941 (en France se sera en Juillet 1946).

Une fois l'idée du film retenu, il se lance dans l'écriture du scénario avec un homme de confiance et de talent qui n'est autre que le frère du Réalisateur de cinéma MANKEWICZ, la musique sera confiée à BERNARD HERMAN et les effets Spéciaux à VERMON L WLAKER.

Il dispose d'un budget de 686 033$. Pour les acteurs pas de problèmes non plus, il incarnera Charles Forster Kane et les autres acteurs font tous parti de la troupe théâtrale qui l'accompagne partout.

A 24 ans c'est pas l'audace qui va manquer à ce tout nouveau réalisateur. IL voue, depuis sa plus tendre enfance une admiration sans borne pour son poète anglais. Il va donc adapter son film à la thématique Shakespearienne : solitude, ambition, pouvoir, famille, trahison par ses amis, sa famille et trahison de lui même envers sa profession de foi (pour se lancer dans la politique) et au final Échec.

1ère innovation: le film ne sera pas une histoire linéaire avec le traditionnel début et fin. Ça débute donc par un reportage d'actualité (on montre l'homme du jour en compagnie d'Hitler). A partir de là une enquête journalistique s'ouvre car le héros est décédé seul dans son manoir en disant dans un dernier souffle "ROSEBUD" (Bouton de Rose) qui chez Hearts était, parait- il, le mot utilisé pour parler du clitoris! Quand il était en forme il disait à son conseiller " si c'est une belle femme trouves moi son nom, si c'est un bon cheval trouves moi dans quelle course il court". Mais pour compliquer la chose on rapporte aussi qu'il a laissé aussi échapper les mots "Boule de neige" (si vous avez bien regardé le début de l'enquête du journaliste et la fin du film vous comprendrez ce que signifiaient les deux mots du mourant).

2° innovation: l'utilisation du FLASHBACK tout au long du film pour raconter les détails de la vie du mort illustre en respectant l'ordre chronologique pour éclairer petit à petit le spectateur sur la vraie personnalité de HEARST.

3° : il invente de nouveaux codes, se sert de la profondeur de champ en permanence, intègre plusieurs plans dans un plan unique, se sert de la plongée pour faire ressentir une période de doute et de la contre plongée pour marquer l'exaltation en les inversant. il raffole des effets spéciaux (il fait un fond avec des diapos, se sert d'une toile peinte pour représenter la foule pendant un meeting politique) Il fait filmer des plans en trois fois éclairé, pas éclairé, aligne les caméra avec un projecteur qui fonctionne en synchro et qu'il fait retravailler au montage....

Au final ce film, en noir et blanc, donne une image plus nette de chaque personnage.

Étonnez-vous qu'après ça, ce film tourné en studio en moins de 4 mois, ait surpris et laissé dubitatif le public américain pendant une période où il avait pas trop la tête au cinéma (Le film obtiendra en 1942 le prix du "meilleur scénario")

J'ai toujours considéré ORSON WELLES comme un des grands Monsieur du Cinéma moderne et malgré ses frasques l'homme m'a fait éprouver de l'ampathie pour lui même si j'ignorais que c'est lui qui avait donné l'idée à CHARLIE CHAPLIN de faire "Monsieur VERDOUX", car il a figuré sur la célèbre liste noire de la MPAA qui refusait d'employer les acteurs et réalisateurs supposés être de tendance "communiste"! (n'a-il pas fait croire à l'Amérique que les martiens avaient débarqués! quand il était animateur radio à CBS!)

Durée du film: 119mn .

BONNE SOIREE si vous avez envie qu'on vous rappelle ce qu'est un grand bon film , sinon comme dit WELLES à la fin : " jettes ce machin".

 

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Commentaires
L
merci Alex pour toutes ces informations...bon we
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