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11 novembre 2012

CINEMA- LA CHASSE: l'Histérie est un virus

" Quand la passion se réduit à une manie elle rend suspecte la morale des hommes". -HEGEL-

Thomas%20Vinterberg_0Au départ la chasse était une question de survie, puis c'est devenue une passion pour les gents aisés avant de se réduire à une manie qui se perpétue dans toutes les couches de la société. Ensuite, comme dit Hegel, "on tient les conséquences de cet acte pour le vrai motif et l'acte même pour un moyen au service de son but". C'est ainsi qu'on en arrive parfois, dans nos sociétés dites "modernes", à s'accomoder de cette violence physique et mentale et qu'on sombre dans une sorte d'hystérie collective sans être capable de discerner le mensonge de la vérité.

Le film du Danois THOMAS VINTERBERG (grand prix du cinéma pour le magazine féminin "ELLE" et prix du jury Oecuménique de Cannes)"LA CHASSE" a été inspiré d'un document de reflexion remis en 1999 au réalisateur par un Psychologue qui attirait l'attention sur la pensée lorsqu'elle se transforme en "virus" qui déchire une communauté en proie à la méfiance et à la rumeur, fut-elle mensongère. Comme l'a dit le psychologue " on ne veut pas savoir que l'humanité entière est fondée sur l'escamotage mythique de sa propre violence, toujours projetée sur de nouvelle victimes".

Ce jeune réalisateur danois met en lumière nos propres contadictions avec ce fait de société qui remet en cause nos propres valeurs humaines quand on perd la clairvoyance de l'esprit en privilégiant la rumeur sous le fallacieux prétexte du dicton "il n'y a pas de fumée sans feu", sans même se rendre compte qu'après il sera trop tard pour espérer réparer l'énorme gachie d'une vie innocente.(C'est sans doute pour ça qu'on est de plus en plus nombreux à remttre en cause la peine de mort).

D'habitude dans ce genre de Thriller social, le réalisateur et son scénariste, ici TOBIAS LINDHOLM, mettent tout en oeuvre pour brouiller les pistes afin que le spectateur ne découvre pas la vérité avant la toute fin du film; ici c'est le contraire, d'entrée on montre que l'accusation de la fillette n'est qu'un mensonge parce que le Monsieur qui est le grand ami de son père a refusé de l'embrasser sur la bouche et n'a pas accepter son cadeau (un coeur). Son mensonge trouve son origine avec le grand frère qui lui a montré une revue pornographique. Ce qui complique le regard du spectateur c'est le choix du personnage principal MADS MILKKELSEN (prix de l'interprétaion masculine au festival de Cannes). Sa carrure imposante, son visage dur et tranchant comme une lame de couteau lui valent souvent de décrocher des rôles de méchant("Casino Royale"). Là, au contraire, le réalisateur l'utilise pour un personnage qui est un bon père de famille qui essaie de refaire sa vie après un divorce avec son ado de fils dont il a eu la garde et une nouvelle femme. C'est un instituteur dans un jardin d'enfant. Il a des amis avec qui il aime faire la fête et partager une passion : "la chasse". Rien dans son comportement qui puisse donner à penser qu'il est un pédophile. Quand débute l'accusation de la Directrice de l'école "il veut rester bon, c'est presque une figure religieuse, il pardonne tous les mensonges inlassablement, dit Vinterberg, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, il explose" mais le mal est fait .... Ce bon citoyen va savoir ce que s'est d'être traqué comme une bête.

Mads révèle tous ses talents d'acteur en passant du stade de la détermination à la colère avant de s'effondrer (capable de pleurer pendant des heures lorsque une scène où il doit pleurer est tournée sous plusieurs angles). Sa gentillesse, sa naiveté provoquent la colére du spectateur qui se demande pourquoi un mec capable d'aller chasser le cerf ne réagit pas d'entrée violement contre cette accusation mensongère qui lui pourrit la vie a noël?

Le réalisateur ne montre aucune compassion pour les femmes qui sont dupées par l'amour maternel qu'elles portent aux enfants en toute circonstance, elles n'imaginent pas que ces petits être innocents puissent leur mentir, elles foncent tête baissées....

L'ami, père de la fillette,(THOMAS BO LARSEN)refuse d'entendre son enfant quand elle dit la vérité et laisse l'hystérie collective se poursuivre.

Ce film montre la fragilité de la pensée humaine qui soupçonne plus facilement qu'elle pardone ainsi que la dangerosité du verdit populaire. Le spectateur qui connait la vérité est dans l'impossibilité d'influer sur le cour des choses, partagé entre frustation et colère, jusqu'à douter, par moment, sur comment on réagirait (ou comment on a réagit dans un cas similaire?)lorsque on ignore tout de ce qui s'est vraiment passé. Sommes nous capable de défendre quelqu'un qui se dit victime et qui livre un combat pour sa dignité, quand une majorité de citoyen a déjà tranché pour sa culpabilité?

En 1998 VINTERBERG avait reçu le prix spécial du jury de Cannes pour FESTEN

durée du film 1h 50mn.

*

 

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Commentaires
B
Je n'aime pas la chasse,surtout les chasseurs par chez nous,ça doit être les même que par chez toi,quelque chose de rare!!!!!
M
bonjour Alex. les nordiques font toujours d'aussi bons films ; en tout cas j'ai toujours aimé le peu que j'en ai vu. Des films que je trouve souvent "lent", un peu commme ceuxi venant du Japon. Notre esprit a le temps de cogiter. Bonne continuation. A+
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