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3 novembre 2016

CINEMA - LE CLIENT : CRITIQUE DE LA MENTALITE DES CLASSES MOYENNES MASCULINES EN IRAN

 

CL1

 

 

FARAHADI

ASGHAR FARHADI est un réalisateur Iranien de 44 ans qui s'efforce de donner à travers des histoires de couples iraniens de classe moyenne une image critique de la société Iranienne où la vie est complexe du fait de l'inégalité Homme/Femme.

Aujourd'hui la République Islamiste sait que la moitié de sa population a  moins de 20 ans et qu'elle sait ce qui se passe en dehors du pays. On essaie d'effacer le passé pour développer la modernité tout en maintenant une façon de vivre selon les préceptes islamistes rigoureux et machistes. La femme doit être soumise à l'homme. A l'école, à l'université hommes et femmes sont séparés et n'ont aucune possibilité de discuter ensembles ou de sortir ensemble si la femme n'est pas chaperonnée par un homme de sa famille (les plages sont séparées et dans le bus les places à l'avant sont réservés aux hommes, etc). Le port du voile est obligatoire et adulte, la mariée doit obéir aux caprices du mari. Les seuls avantages qu'elles ont par rapport aux femmes D'Afganistan ou D'Arabie Saoudite, elles ont le droit de conduire et même occuper un poste de responsabilité dans le milieu économique et social.

 

CL 4

FARHADI est très critique envers les Iraniens de classe moyenne comme lui qui acceptent trop facilement de s'accommoder de ce style de vie qui leurs octroie un certain pouvoir. Il essaie d'aider les femmes Iraniennes à conquérir leurs liberté. Compte tenu que chaque film est soumis à la censure de l'ETAT, il lui faut procéder par "image". Ainsi pour "le client" (titre original :" le vendeur") l'image renvoie à la pièce de théâtre d'ARTHUR MILLER:"Mort d'un commis voyageur" (1949) qui raconte un épisode de l'histoire New-Yorkaise où la classe moyenne a été ruinée du fait de la modernisation rapide. "A New-york, comme aujourd'hui à Téhéran, les choses évoluent très vite et ceux qui ne peuvent s'adaper sont sacrifiés...j'ai voulu montrer que les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent en mettant en scène un film qui se situe dans le milieu du Théâtre". En tant qu'homme qui aime le théâtre FARHADI veut, à travers le personnage d'Emmad, montré que quand il joue au théâtre il a pour son personnage du vendeur du respect et de l'empathie alors que dans la réalité du quotidien il a recourt à la violence :"Y a t-il une raison valable pour exercer la violence? Un des problèmes principal c'est que la violence est légitime au yeux de celui qui l'exerce; cela rend la violence dangereuse". Son scénario a toujours un sens caché (l'enseignant moderne et cultivé est pris soudainement par des préoccupations conservatrices violentes qui donnent de lui une autre image de l'Homme qu'il est vraiment il devient imprévisible pour sa femme qui jusque là le trouvait parfait.): "J'ai essayé de me tenir en retrait pour laisser se faire une relation directe récit-spectateur."

L'histoire est celle d'un jeune couple d'Iranien;  Emmad (SHAHAB HOSSEINI)est un professeur de lettre qui fait avec sa femme RANA (TARANEH ALIDOOSTI) du théâtre amateur dans Téhéran (il joue une pièce d'Arthur Miller "la mort d'un commis voyageur"). Tout se passe bien jusqu'au jour où de gros travaux d'un immeuble voisin en construction fissurent leur immeuble et le rendent inhabitable, forçant les habitants à partir. Un ami du théâtre leurs trouve un logement qui a été habité par une prostituée qui a laissé-là dans une pièce une partie de ses affaires (qui symbolisent le passé dont on veut se débarrasser). Un soir où elle prend sa douche Rana est agressée par un inconnu. Quand Emmad rentre du travail, il demande à sa femme de porter plainte à la police mais elle refuse comme elle refuse de faire appel à la justice. Emmad, lui, veut à tout prix retrouver l'agresseur pour l'humilier devant sa famille et se venger en lui faisant perdre à son tour son honneur. Sa femme qui est la victime qui a subie et endurée l'agression ne semble vouloir que retrouver une vie normale comme après le déménagement forcé; elle ne parvient pas à convaincre son mari de ne pas s'enfermer dans sa simplicité vengeresse et de se disqualifier à ses yeux comme son agresseur.Ils arrêtent de jouer la pièce; ce couple va finir en ruine face à tout ce qui se passe et évolue rapidement : "je ne fais pas des films "Joyeux", mais j'espère qu'il apportera de la joie au peuple Iranien".

 

CL2

 

dans ce film, il est difficile de ne pas faire un parallèle avec ce qui se passe en Iran depuis que le Shah a été destitué. Le Iraniens sont comme cet homme qui veut se venger à tout prix, qui veulent agresser et continuer à mener une vie sans contrainte ni morale en usant de la violence. La femme, comme les iraniennes, continue de subir sans rien faire pour empêcher que ça se limite à un drame urbain ordinaire.

CL3

Avant de faire des films ASGHAR a été un scénariste de pièces de théâtre diplômé universitaire en écriture théâtrale; aussi n'est-il pas étonnant que le jury de Cannes lui ait décerné la palme du meilleur scénario.  SHAHAL ne regrettera pas non plus son rôle d'EMAD qui lui a valu Le Prix d'interprétation masculine à la surprise générale.

Durée du film 2 h 03

 

CL6

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Commentaires
D
Bonjour alex, je compte aller voir ce film, même si, paraît-il, ce n'est pas le meilleur du réalisateur. Bonne journée.
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