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15 mars 2017

CINEMA - BRIMSTONE : LA FEMME N'EST TOUJOURS PAS L'AVENIR DE L'HOMME

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Voilà un Western qui risque bien de provoquer les mêmes remous qu'à la sortie du premier western "spaghetti". On comprend vite pourquoi son réalisateur n'a pas cherché un promoteur américain pour l'aider à financer le tournage aux USA: "... Il était trop frontal pour les américains même s'il traitait notre histoire commune". De plus le réalisateur MARTIN KOOLHOVEN, 47 ans, hollandais d'origine, voulait absolument réaliser un western qui soit lié aux problèmes du présent comme la libération de la femme et la religion: " la misogynie et la religion font toujours bon ménage au XXIe siècle, hors je trouve que la religion n'a pas un impact très positif dans le monde d'aujourd'hui. ..La violence de mon film devait être comme celle de notre monde; elle est dure à encaisser et ne doit être confortable pour personne. Je voulais montrer un monde dans lequel la violence est inscrite dans la nature sauvage, dans la vie de tous les jours; une violence omniprésente qui fait quasiment partie de l'ADN de notre monde." "BRIMSTONE" a donc été tourné en Europe mais avec quand même des acteurs anglo-saxons d'envergure comme DAKOTA FANNING (Lisa) et GUY PEARCE (le Prêcheur) qui assurent.

 

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martin

L'Idée de départ est venue en 2010, il a donc fallu attendre 6 ans pour qu'il puisse être présenté au Festival de Venise (sans l'ombre d'une chance). Pour lui, s'intéresser au traitement d'une femme qui symbolise la  vie des femmes de l'époque du grand Ouest américain et aussi la femme du XXI é siècle dont on suit le destin, la violence endurée, ce n'est pas faire une histoire de fatalités qui continue au quotidien à être désastreuse pour beaucoup d'entre elles mais c'est sa façon, a lui, de dénoncer toutes ces violences dont on s'accomode trop facilement afin qu'elles deviennent toutes des battantes, y compris contre les faux prophètes qui multiplient les sectes et contre les religions qui depuis l'aube des temps continuent à prêcher pour la supériorité des hommes: "Mon film exprime à quel point il est facile de justifier ses actes (souvent misogynes) à travers les textes religieux comme ce prêcheur qui confond ses propres besoins avec ceux de Dieu"..." Ne faisons jamais de la violence quelque chose de divertissant", ça sonne comme un avertissement aux spectateurs.

 

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On est en pleine conquête de l'Ouest américain avec des colons en état de perdition qui n'ont aucune homogénéité positive pour régler les problèmes et qui s'en remettent au pouvoir de la religion en oubliant, comme le dit le réalisateur, "qu'il existe plus de similarités que de différences entre la sexes" alors qu'ils traitent les femmes comme des esclaves du sexe.

 

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Une jeune mère de 20 ans pense pouvoir vivre une vie tranquille dans une petite ville reculée d'amérique peuplée par une colonie de colons étrangers venus là dans l'espoir de bâtir un avenir. Elle est muette mais cela ne l'empêche pas d'aider d'autres femmes à mettre au monde leurs bébés. Elle a connue dans son adolescence la vie des prostituées pour tenter de survivre où la foi et la loi se résument à la violence pour assurer sa domination. Cette vie tranquille  va s'arrêter brusquement lorsqu'un prêcheur débarque rempli de méchanceté , de violence et de vengeance. Lisa se rappelle de lui car c'est l'homme qui la traque depuis son adolescence; il l'accuse d'avoir commis un meurtre (dans un accouchement l'enfant s'était présenté les pieds devant et lisa avait choisie de sauver la mère plutôt que l'enfant) il l'accuse d'avoir choisi à la place de Dieu!.

 

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Après l'apocalypse et l'exode, le troisième chapitre s'intitule Génésis avant Rétribution. La violence va devenir inimaginable (âme sensible s'abstenir) à la limite du supportable. Le film devient une histoire imprévisible pour bien faire ressortir que l'homme est rempli de méchanceté et de violence et devient l'incarnation du démon (les symboles religieux foisonnent) c'est sans compassion jusqu'au bout.

 

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Martin KOOLHOVERN a traité son film à la manière de TARANTINO (Les salopards), au montage, il a pris soin de dé construire les séquences pour que le schéma reste imprévisible et oblige le spectateur à rester vigilant en supportant des scènes d'horreurs jusqu' à l'homme qu'on étrangle en enroulant ses entrailles autour de son cou ! 

 

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La finesse n'est pas ce qui marque le talent (du moins pour ce film) de ce réalisateur qui va se produire pour la première fois en France (il a réalisé 10 longs métrages depuis qu'il a été diplômé en 96 par l'école du film Néerlandais ainsi que pour le court métrage et a obtenu dans son pays 2 prix et 8 nominations. Il s'est aussi signalé par plusieurs séries TV et son insistance à traiter de l'histoire de son pays). BRIMSTONE, le 11 éme, a été l'un des plus coûteux des films sortis aux Pays-Bas . Sa radicalité est totale et c'est sans doute ça aussi qui porte un coup à la valeur de ce film qui abuse de plans fixes sur les visages pour attirer l'attention sur l'émotion qui est censée s'en dégager; il a voulu multiplier les références jusqu'à donner à penser que le réalisateur est un gros mégalo sadique alors que son film, si il avait été nettoyé au montage de tout ce qui gâche cette histoire, aurait apporté un élan nouveau au Western.

Attention c'est pas un film tout public.

Durée du film  2 h 25

 

BR10

 

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